Hydraulique : Disparités persistantes malgré les progrès sur l'accès à l'eau potable au Sénégal
Les résultats détaillés du cinquième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5), publiés mardi, mettent en lumière une amélioration significative de l'accès à l'eau potable pour les ménages sénégalais. En 2023, 69,9% des ménages disposent d'un robinet à domicile, un progrès notable comparé aux 37,9% enregistrés en 2002. Cette avancée souligne les efforts accomplis pour fournir de l'eau potable à la population sénégalaise.
Cependant, cette amélioration de l'accès à l'eau potable révèle également des disparités marquées entre les zones urbaines et rurales. En zone urbaine, 89,4% des ménages ont accès à un robinet à domicile, contre seulement 53,8% en zone rurale. Bien que ces chiffres montrent une progression, ils mettent également en évidence la nécessité de renforcer les infrastructures hydrauliques dans les zones rurales pour atteindre une couverture équitable.
Parallèlement à l'accès à l'eau potable, le rapport du RGPH-5 met en lumière des défis persistants en matière d'évacuation des eaux usées. Globalement, 41,6% des ménages sénégalais évacuent leurs eaux usées dans la rue ou la nature, tandis que 19,2% utilisent un réseau d’égout. En milieu rural, cette proportion est encore plus élevée, avec 68,5% des ménages déversant les eaux usées dans la rue ou la nature, soulignant un besoin urgent d'améliorer les infrastructures d’assainissement.
En zone urbaine, les infrastructures sont relativement meilleures mais restent insuffisantes, avec 30,4% des ménages utilisant des réseaux d’égouts canalisés et 25,8% évacuant les eaux usées dans la rue ou la nature. Ces chiffres indiquent que malgré les progrès réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour assurer des systèmes d’assainissement adéquats pour tous.
Le rapport de l'ANSD appelle ainsi à une attention accrue des autorités et des partenaires au développement pour intensifier les efforts visant à améliorer les infrastructures d'eau potable et d’assainissement. En investissant dans ces secteurs cruciaux, il sera possible de garantir un accès équitable et durable aux services essentiels, améliorant ainsi la qualité de vie de l'ensemble des ménages sénégalais.
Par Ndiaye DIOP/Urbasen