Réformes de l’enseignement supérieur au Sénégal : Abdourahmane Diouf à la manœuvre
Abdourahmane Diouf, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a initié des réformes majeures pour revitaliser le secteur de l’enseignement supérieur au Sénégal. En prenant ses fonctions en avril 2024, Diouf a entrepris une vaste tournée des universités et instituts publics pour dresser un état des lieux précis et préparer des solutions adaptées aux défis rencontrés.
Lors d’une rencontre avec des journalistes de l’APS et du quotidien national Le Soleil, Abdourahmane Diouf a souligné l’importance de cette démarche : "Nous ne pouvons pas parler de bilan au terme de 100 jours, mais on peut donner une idée des actions menées pour poser le diagnostic situationnel pour voir exactement où est-ce qu’on veut aller sur les orientations du chef de l’Etat et les instructions du Premier ministre."
Le ministre a visité les huit grandes universités publiques et divers instituts pour identifier les problématiques spécifiques de chaque institution. Cette approche terrain vise à aller au-delà des rapports administratifs pour comprendre les réalités vécues par les étudiants et le personnel académique.
"Nous ne voulons pas être un ministre de rapports, mais nous voulons être sur le terrain", a-t-il expliqué. Ce diagnostic a pour but de traiter les urgences avant la rentrée d’octobre et de planifier des réformes à long terme pour transformer l’enseignement supérieur au Sénégal.
L'une des conclusions majeures du diagnostic est la nécessité de stabiliser le calendrier académique, actuellement marqué par une grande instabilité. Abdourahmane Diouf a organisé un séminaire réunissant tous les acteurs concernés pour discuter de cette question. Les propositions issues de ce séminaire sont en cours d’évaluation par les instances académiques.
Le ministre a exprimé sa satisfaction quant à l’enthousiasme des universitaires à soutenir ce processus. "Les retours sont extrêmement positifs avec des universitaires disposés à accompagner le processus de stabilisation de l’année, tout en demandant un accompagnement sur le budget, les infrastructures, entre autres."
Outre le calendrier, le ministre a identifié plusieurs chantiers d’infrastructures inachevés dans les universités. Certains de ces projets sont en suspens depuis trois à dix ans. Diouf promet des solutions rapides pour finaliser ces travaux avant la rentrée d’octobre, ce qui représenterait une avancée significative pour le secteur.
Les réformes initiées par Abdourahmane Diouf visent à traiter des problèmes systémiques pour redonner un nouveau visage à l’enseignement supérieur sénégalais. Cela inclut une meilleure gestion des budgets, des infrastructures modernisées et une adaptation des formations aux besoins du marché du travail.
"Nous avons décidé que la question du chevauchement des années sera notre priorité", a-t-il insisté. Le ministre a également souligné l'importance de l'orientation rapide des nouveaux bacheliers, prévue dès le 19 septembre cette année, contrairement aux six mois d'attente des années précédentes.
Avec une approche pragmatique et axée sur le terrain, Abdourahmane Diouf pose les jalons d’une réforme en profondeur de l’enseignement supérieur au Sénégal. En s’attaquant aux problèmes immédiats et en planifiant des solutions durables, le ministre démontre une volonté claire de transformer ce secteur crucial pour le développement du pays.
Par Bassirou FALL/Urbasen