Résilience climatique et catastrophique au Sénégal : Vers un modèle de financement innovant

Résilience climatique et catastrophique au Sénégal : Vers un modèle de financement innovant

Le ministère des Finances et du Budget du Sénégal a lancé mardi un atelier de deux jours à Dakar, axé sur le financement des risques climatiques et de catastrophes (FRC). Cet événement marque une étape cruciale dans la stratégie du pays pour renforcer sa résilience financière face aux risques naturels et climatiques croissants.

L’atelier, organisé en partenariat avec la Banque mondiale et l’initiative Global Shield, vise à partager les avancées du Sénégal en matière de FRC et à définir les prochaines étapes. Global Shield, lancée lors de la COP27 en 2022, se concentre sur le financement des impacts du réchauffement climatique pour les populations vulnérables.

Alioune Ndiaye, conseiller technique du ministre des Finances et du Budget, a souligné l’importance de ces discussions pour faciliter l’accès à de nouveaux financements destinés à la politique climatique. "La prise en compte du changement climatique dans les politiques publiques, en particulier les risques de catastrophes, est une préoccupation majeure de l’État du Sénégal", a-t-il déclaré.

En 2024, une provision de 30 milliards 758 millions de CFA est inscrite dans la loi de finances pour la gestion de ces risques. Depuis 2012, le Sénégal est membre de l’African Risk and Capacity, une agence africaine dédiée à améliorer les capacités de planification et de réaction aux catastrophes naturelles.

Pierre Bonneau, représentant de la Banque mondiale, a exprimé l’espoir que le Sénégal devienne un leader régional dans le renforcement de la résilience financière en Afrique de l’Ouest. Papa Nouhine Dièye, de l’Agence américaine pour le développement international, a rappelé que l’érosion côtière a coûté au Sénégal 537 millions de dollars en 2017, soit 3,3 % de son PIB.

Le Sénégal a mis en place diverses polices d’assurance contre la sécheresse et le déficit des pâturages et expérimente depuis 2019 le Programme Replica, un système de couverture des impacts des pandémies. Le pays projette également de contribuer aux marchés internationaux du carbone avec l’aide de la Banque mondiale et de développer un instrument national de tarification du carbone.

Un projet d’assurance contre le risque d’inondation est en cours de structuration, en collaboration avec le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana. La Compagnie nationale d’assurance agricole du Sénégal offre déjà des produits associés aux risques de catastrophes naturelles aux agriculteurs.

Depuis septembre dernier, le Sénégal dispose d’un document-cadre pour le financement des projets intégrant les dimensions climatiques, environnementales, sociales et de gouvernance. Ce document facilite l’identification de projets sensibles aux effets du changement climatique et assure une prise en compte adéquate des considérations sociales et environnementales dans les investissements publics.

Alioune Ndiaye a également annoncé la publication prochaine d’un rapport sur le changement climatique au Sénégal et le diagnostic en cours du financement des risques de catastrophes. Ces initiatives témoignent de l’engagement du Sénégal à réduire les vulnérabilités liées aux catastrophes et à promouvoir une résilience climatique et financière durable.

Par Bassirou FALL/Urbasen