Lancement imminent de la production gazière au Sénégal : Opportunités et défis pour l'économie nationale
Le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), longtemps attendu, est sur le point de propulser le Sénégal et la Mauritanie dans le cercle des pays producteurs de gaz naturel. Après plusieurs retards causés par la pandémie de Covid-19, le projet a franchi une étape cruciale avec l'arrivée de l'unité flottante de production et de stockage de gaz (FPSO). Cette avancée marque un moment déterminant pour les deux nations et leurs partenaires internationaux.
Une Transformation Économique en Perspective
Selon Alioune Guèye, directeur général de Petrosen, le Sénégal et la Mauritanie se préparent à produire leurs premiers gaz naturels dans les semaines à venir. Cette réalisation, suite à la production de "first oil" à Sangomar le 11 juin dernier, ouvre de nouvelles perspectives économiques pour la région. Le gisement de GTA, avec ses 20 trillions de pieds cubes (TCF) de gaz naturel, soit environ 530 milliards de mètres cubes, représente une source énergétique majeure pour les deux pays.
Pour le Sénégal, cette entrée dans le secteur gazier est porteuse de promesses de croissance économique et de développement industriel. Le projet Gas-to-power, qui fait partie de la stratégie nationale, vise à utiliser une partie de la production de gaz pour améliorer l'accès à l'électricité et renforcer la compétitivité économique. En parallèle, une portion importante de cette production sera destinée à l'exportation, générant ainsi des revenus significatifs pour l'économie nationale.
Défis et Incertitudes
Cependant, malgré les perspectives prometteuses, des défis subsistent. Les retards accumulés ont entraîné une hausse des coûts, initialement estimés à plusieurs milliards de dollars. Les fluctuations du marché énergétique mondial et les incertitudes géopolitiques pourraient également influencer la rentabilité du projet. De plus, la question de la gestion transparente des revenus gaziers reste un enjeu crucial pour assurer que ces ressources profitent effectivement à l'ensemble de la population sénégalaise.
L'annonce de la production imminente de gaz a été accueillie avec enthousiasme, mais elle soulève également des attentes élevées quant à la manière dont les bénéfices seront distribués et utilisés pour le développement socio-économique. Les initiatives de transparence et de redevabilité, comme le dialogue initié par le Forum civil, sont essentielles pour garantir une gestion efficace et équitable des ressources.
L'arrivée imminente du "first gaz" au Sénégal marque le début d'une nouvelle ère pour le pays, avec des opportunités considérables pour son développement économique. Cependant, pour tirer pleinement parti de ces ressources, il sera crucial de surmonter les défis liés à la gestion des coûts, à la transparence, et à la distribution équitable des revenus. Le succès de ce projet pourrait ainsi poser les bases d'une transformation économique durable pour le Sénégal et la Mauritanie, tout en renforçant leur position sur la scène énergétique mondiale.
Par Ndiaye DIOP/Urbasen
