Sénégal – Salon Habitat : La promotion du logement low cost en vedette
Le quatrième Salon de l'habitat (Senhabitat) (20-22 octobre 2022) s’est ouvert à Dakar, sous la présidence du Premier ministre sénégalais. Objectif : trouver des solutions par « la production à grande échelle de logements durables et abordables pour tous. »
Le Sénégal fait face à un gap important de 300 000 logements à combler. Pour pallier ce problème crucial, le Premier ministre du Sénégal, Amadou Bâ, a tenté de rassurer les acteurs. Venu présider la cérémonie d’ouverture, le nouveau chef du gouvernement du Sénégal a rappelé l’importance que l’État accorde à la question de l’accès au logement pour tous, inscrite dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de l’habitat du Sénégal. A l’en croire, « le projet 100 000 logements ainsi que l’écosystème de la construction occupe une place de choix dans le Plan d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent (PSE). »
Pour relever ce défi, un diagnostic et un l’état des lieux du secteur dans une politique inclusive et transparente doivent être menés.
Secteur complexe et attisant de nombreuses convoitises, l’habitat social en englobe d’autres, le foncier notamment qui charrie d’innombrables problèmes voire des scandales. Pour preuve, de nombreuses histoires d’expropriations impliquant des industriels et des populations rurales, les affaires pendantes devant la justice impliquant des promoteurs immobiliers, etc. font périodiquement les choux gras de la presse.
Lors de ce quatrième salon, le directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal (BHS) n’a pas manqué de souligner un autre écueil, et non des moindres, qui entrave le développement d’un secteur immobilier qui renvoie l’image d’un domaine non régulé ; pis, un milieu dont les acteurs font fi des lois et règlements en la matière. « Si certains acteurs comme les architectes, les géomètres se regroupés en Ordre, des entrepreneurs privés, car faisant montre d’une liberté de manœuvre et d’initiatives voient leur environnement gangréné par l’informel », a regretté Bocar Sy.
Un gap de 300 000 logements
Or, pour que le Sénégal parvienne à résorber son gap de 300 000 logements sociaux, il lui faudra une asseoir un production de 15 000 unités par an. En ce sens, l’État collabore avec la Türkiye, par ailleurs pays invité d’honneur de ce rendez-vous international.
Mais pour Mamadou Mignane Diouf, coordinateur du Forum social sénégalais, « les promoteurs privés (étrangers et locaux, Ndlr) ne semblent intéresser que par le retour sur investissement. Ce qui constitue entre souvent en contradiction avec le caractère durable de leurs constructions. »
Ce sont, entre autres, sur tous cette questions connexes à la grande problématique de l’habitat au Sénégal, que des experts nationaux, en compagnie de collègues venus d’Afrique et d’ailleurs, planchent dans le cadre de plusieurs panels portant sur les bonnes pratiques et les exemples réussis de politiques de promotions de logements réussies dans le monde. Des ateliers thématiques qui y seront débattus concernent les problèmes centraux portant notamment sur le foncier, l’aménagement, le financement du logement, les mesures fiscales et douanières incitatives, l’industrialisation de la construction, le développement de l’écosystème de la construction, les matériaux locaux de constructions, la formation aux métiers du bâtiment, entre autres.
Ce quatrième Senhabitat porte sur le thème : « Nouvelle dynamique de la production à grande échelle du logement durable et abordable au Sénégal : Stratégies et Perspectives »