Le Projet PAREC-CC-GMV : Une nouvelle étape vers la résilience écologique au Sénégal

Le Projet PAREC-CC-GMV : Une nouvelle étape vers la résilience écologique au Sénégal

Aujourd'hui, à Dakar, a été lancé le Projet d’amélioration de la résilience des écosystèmes et des communautés face au changement climatique sur le tracé de la Grande Muraille Verte (PAREC-CC-GMV), marquant une avancée significative dans la lutte contre les effets néfastes du changement climatique au Sénégal. Conçu par l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASERGMV) avec l'appui de la FAO et du gouvernement canadien, ce projet ambitieux vise à transformer les zones arides en paysages florissants, tout en offrant des opportunités économiques durables et en renforçant la gouvernance climatique inclusive.

Le projet cible spécifiquement trois régions administratives - Louga, Matam et Tambacounda - englobant six départements : Kanel, Bakel, Matam, Linguère, Louga et Kébémer. En tout, dix-huit communes bénéficieront des initiatives prévues. Avec un budget total de 25 millions de dollars canadiens, soit environ 15 milliards de francs CFA, le PAREC-CC-GMV prévoit d’améliorer les conditions de vie de 400 000 personnes, dont 100 000 de manière directe, en mettant particulièrement l’accent sur les femmes et les jeunes.

Lors de la cérémonie de lancement, Daouda Ngom, ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, a présenté les objectifs précis du projet. En cinq ans, il s’agit de réduire de 4% le taux de dégradation des terres, d’améliorer de 6% le taux de couverture végétale, de réduire de 5% la prévalence de l’insécurité alimentaire et d’augmenter de 6% les revenus des populations locales. En outre, le projet vise à augmenter de 5% le stock de carbone dans la zone d’intervention, avec un objectif de séquestration de 250 millions de tonnes de CO2 d'ici 2027.

Ce projet va bien au-delà de la restauration écologique. Il se concentre également sur la création d’emplois verts et le renforcement de la productivité agricole, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions économiques des communautés locales. "Ce projet est une réponse intégrée aux défis complexes que posent le changement climatique et la dégradation des terres", a déclaré Marie-Geneviève Mounier, ambassadrice du Canada au Sénégal. Elle a souligné que la stratégie holistique et intégrée du projet comprend des actions telles que la réalisation de fermes agroécologiques et la mise en place de réserves naturelles communautaires.

Pour le représentant de la FAO, Makhfouz Sarr, les régions ciblées ont été choisies pour leur capacité à adresser des problématiques diverses le long du tracé de la Grande Muraille Verte. "Nous allons mettre en place des jardins, des parcelles de production avec des principes agroécologiques qui permettront aux jeunes et aux femmes de s'engager dans une dynamique de production durable, créant ainsi des emplois verts," a-t-il détaillé.

Le PAREC-CC-GMV s'inscrit dans le cadre plus large de la Grande Muraille Verte, une initiative panafricaine visant à freiner la désertification en plantant une ceinture d'arbres à travers le continent, du Sénégal à Djibouti. Ce projet, qui traverse le Sénégal de Thièppe, Louga (nord-ouest) à Bélé, dans la région de Matam (nord-est), représente un espoir pour de nombreux habitants des zones arides, en leur offrant des moyens de subsistance durables et en améliorant leur résilience face aux aléas climatiques.

Le PAREC-CC-GMV est plus qu'un projet de reforestation; c'est un modèle de résilience et d'innovation face aux défis climatiques et socio-économiques du Sénégal. Avec un fort engagement envers la durabilité et l'inclusivité, il promet un avenir plus vert et plus prospère pour les générations futures du pays.

Par Bassirou FALL / Urbasen