PASSAGE DE TÉMOIN DE LA PRÉSIDENCE DE L’UA :Macky Sall fustige l’attitude des agences de notation

Après un an à la tête de l’Union africaine, le Président Macky Sall a passé, ce samedi, le témoin à son homologue des Comores. Lors de son allocution, le Président sortant de l’UA est largement revenu sur bilan sans toutefois manquer de fustiger la sévérité des agences de notation vis-à-vis des pays du Sud.

PASSAGE DE TÉMOIN DE LA PRÉSIDENCE DE L’UA :Macky Sall fustige l’attitude des agences de notation

Macky Sall, le Président sortant de l'Union africaine a passé ce Samedi le témoin au Président des Comores. Une occasion pour lui de revenir sur son bilan de un an et également de souligner que des défis restent encore à relever sur le continent et «demandent une prise en charge continue».

Il s’agit, dit-il, de  l'initiative du G20 sur la suspension du service de la dette et la réallocation partielle des droits de tirage spéciaux. « L'une et l'autre, censée accompagner nos efforts de résilience et de relance économique, reste encore dans l'impasse. Je pense à la transition énergétique juste et équitable qui nous permet d'exploiter nos ressources disponibles pour satisfaire nos besoins d'industrialisation à des coûts compétitifs et assurer à nos pays, l'accès universel à l'électricité dont  plus de 600 millions d'Africains  restent encore privés. Je pense aussi à la perception exagérée du risque d'investissement en Afrique », regrette le chef de l’Etat.

Dans son adresse de prise de fonctions du 5 février 2022 à Addis Abeba, Macky fustigeait déjà le fait que les   économies africaines sont sous financées et mal financées.  « Parce que nos pays continuent de payer de façon injuste des taux d'intérêt trop élevés àcause d'un système inéquitable d'évaluation du risque d'investissement. Cela a été confirmé par plusieurs études dont le rapport 2022 sur le financement du développement durable qui a   relevé, en termes explicites, la sévérité des agences vis-à-vis des pays du Sud et leur relative indulgence à l'égard des pays industrialisés », a dénoncé le Président sortant de l'UE.

Mais, ajoute-t-il,  le sort de l’Afrique dépend aussi d'institutions et  règles qui datent de l'après-guerre et qui« ne prennent pas suffisamment en compte les besoins et intérêts de nos pays». Par conséquent, il appelle les pays membres de l'Union et la Commission à  participer « activement » à l'une à l'initiative de Bridgetown sur la réforme de l'architecture financière mondiale « dont l'agenda 2023, prévoit six rendez-vous entre les réunions du fond de la banque en avril et  COP 28 à Abû Dhabi en décembre».

Macky a par ailleurs fait savoir que servir le continent a été pour lui un « privilège » et une « grande fierté », « parce que je crois en une Afrique unie, debout, une Afrique au travail, en paix et confiante en son avenir. Cela me détermine à rester encore plus motivé au front du combat pour l'Afrique partout, pour tout et tout le temps », affirme le chef de l’Etat.

 Par Ibrahima MINTHE