Endeavour Mining Face à une Grève Illimitée à Sabodala : Les Enjeux et les Impacts
Depuis jeudi dernier, la mine de Sabodala exploitée par Endeavour Mining est paralysée par une grève illimitée de ses travailleurs, protestant contre le non-paiement des heures supplémentaires. Face à cette situation, la société minière affirme travailler activement à une reprise rapide des opérations.
Le vice-président en charge des affaires publiques d'Endeavour Mining, Abdoul Aziz Sy, a assuré dans un communiqué que des efforts sont en cours pour trouver une solution. "Endeavour continue de travailler activement pour trouver une solution permettant une reprise rapide des opérations", a-t-il déclaré.
Bien que les opérations de lixiviation au carbone soient temporairement arrêtées, celles de la nouvelle usine BIOX continuent. Cela devrait limiter l’impact de la grève sur les objectifs de production de la société. "Nous ne prévoyons pas actuellement d’impact matériel sur la capacité du groupe à atteindre ses objectifs de production, les coûts devant se situer dans la partie supérieure de la fourchette prévue", a précisé Abdoul Aziz Sy.
Les travailleurs demandent le paiement des heures supplémentaires conformément à un accord signé en 2016. Ils estiment que la direction n’a pas respecté cet accord, ce qui a conduit à la grève. Abdoul Aziz Sy a rappelé que des accords d’établissement ont été signés en 2016 et 2022 pour améliorer les conditions de travail à Sabodala-Massawa.
"Ces accords, toujours en vigueur, définissent la manière dont les heures supplémentaires doivent être calculées", a-t-il expliqué. Depuis 2022, les représentants des employés ont demandé l’intégration de nouveaux éléments dans le calcul des heures supplémentaires, demandes auxquelles la direction a répondu positivement en grande partie.
Le désaccord majeur porte sur les paiements rétroactifs des heures supplémentaires depuis 2016. La direction considère cette demande comme une remise en cause des accords précédents. Malgré plusieurs propositions de la direction, incluant une prime de production et des avantages en nature, les travailleurs n’ont pas levé leur mot d’ordre de grève.
"Les heures supplémentaires prises en compte dans le mode de calcul sont celles effectuées en application de l’horaire habituel applicable à chaque groupe de travailleurs au niveau de sa section ou département d’affectation", a déclaré El Hadj Malick Gningue, membre du délégué des employés de Sabodala.
La grève a des répercussions importantes sur la région de Kédougou, où la mine joue un rôle crucial dans la création d'emplois et de revenus. La poursuite des activités de l'usine BIOX est cruciale pour limiter l'impact économique de cette grève.
La situation à Sabodala met en lumière les tensions entre les travailleurs et la direction d'Endeavour Mining sur la question des heures supplémentaires. Alors que la société s'efforce de trouver une solution rapide, les travailleurs maintiennent leurs revendications, insistant sur le respect des accords signés. La reprise des opérations dépendra de la capacité des deux parties à trouver un terrain d’entente.
Par Mbeurgou FALL/Urbasen
