Une conférence à l'UGB de Saint-Louis : Transition énergétique et enjeux environnementaux au Sénégal
L'Université Gaston Berger (UGB) a accueilli mercredi une conférence publique sur la transition énergétique au Sénégal, organisée par le réseau "Citoyens actifs pour la justice sociale" (CAJUST). Cette rencontre a mis en lumière les défis et paradoxes auxquels le pays fait face dans un contexte d'exploitation des ressources pétrolières et gazières.
La directrice exécutive de CAJUST, Marième Soda Mbacké, a exprimé ses préoccupations concernant l'impact potentiel de l'exploitation pétrolière et gazière sur les initiatives climatiques du Sénégal. "L'exploitation du pétrole et du gaz pourrait compromettre les efforts entrepris pour lutter contre le changement climatique", a-t-elle déclaré. Cette situation paradoxale, selon elle, nécessite une réflexion approfondie sur la stratégie énergétique du pays, surtout dans un contexte de vulnérabilité accrue aux effets du changement climatique.
Le Sénégal, signataire de plusieurs accords internationaux et régionaux pour contrer le changement climatique, se trouve à une croisée des chemins. Alors que le pays s'efforce de respecter ses engagements environnementaux, l'exploitation des hydrocarbures pourrait poser des défis supplémentaires. Le pays, tout en contribuant peu aux émissions globales de gaz à effet de serre, subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique, telles que l'érosion côtière et la raréfaction des pluies.
Papa Fara Diallo, président de la section sénégalaise de la coalition "Publiez ce que vous payez", a souligné l'importance de considérer l'interaction entre les industries de la pêche et des hydrocarbures. La pêche, un secteur crucial pour l'économie et la sécurité alimentaire du Sénégal, pourrait être affectée par l'exploitation des ressources offshore. Fama Sarr, secrétaire adjointe du Conseil local de pêche artisanale (CLPA) de Saint-Louis, a plaidé pour la préservation de l'écosystème marin tout en reconnaissant les opportunités économiques que représente le gaz.
La conférence a également été l'occasion pour CAJUST et d'autres organisations de la société civile de lancer la campagne "Plus tard, ce sera trop tard", soulignant l'urgence d'agir pour la justice environnementale et climatique. Le Pr Mouhamadou Boye, enseignant-chercheur, a également contribué à la discussion en explorant les approches possibles pour une transition énergétique durable au Sénégal.
La conférence à l'UGB a attiré des étudiants, des membres de la société civile et d'autres parties prenantes, tous unis par l'objectif de promouvoir une transition énergétique qui tienne compte des réalités locales et des défis globaux. En abordant ces questions, le Sénégal se positionne à l'avant-garde des débats sur le développement durable en Afrique, cherchant à équilibrer développement économique et protection de l'environnement.
Cette rencontre souligne l'importance d'une approche inclusive et multidimensionnelle pour aborder les enjeux complexes liés à l'exploitation des ressources naturelles et à la transition énergétique dans un contexte de changement climatique.
Par Bassirou FALL/Urbasen
