Bassin du fleuve Sénégal : des pluies intenses révèlent des défis majeurs pour l'infrastructure hydrique au Sénégal

Bassin du fleuve Sénégal : des pluies intenses révèlent des défis majeurs pour l'infrastructure hydrique au Sénégal

Les récentes observations hydrologiques dans le bassin du fleuve Sénégal mettent en lumière des défis cruciaux pour la gestion des infrastructures hydriques du pays. Selon un rapport du Groupe de travail pluridisciplinaire (GTP), les niveaux d'eau ont augmenté de manière significative entre le 21 et le 30 juin, révélant des besoins urgents en matière d'amélioration et de renforcement des systèmes de gestion de l'eau.

Les stations hydrométriques de Bakel, Matam et Podor ont toutes enregistré des augmentations notables des niveaux d'eau. À Bakel, le plan d'eau est passé de 247 cm le 20 juin à 267 cm le 30 juin, soit une hausse de 20 cm. À Matam, le niveau a grimpé de 51 cm, atteignant 234 cm le 30 juin. Podor a également vu une augmentation de 7 cm, atteignant 283 cm. Bien que ces augmentations soient positives en termes d'approvisionnement en eau, elles posent des défis importants pour l'infrastructure hydrique existante.

La montée des eaux met en évidence l'inadéquation des infrastructures hydriques actuelles pour gérer efficacement des niveaux d'eau élevés. Les systèmes de drainage et les protections contre les inondations sont souvent insuffisants, exposant les communautés à des risques accrus. Les infrastructures vieillissantes et mal entretenues ne peuvent pas toujours faire face à des variations rapides et significatives des niveaux d'eau, augmentant le risque de dommages et de perturbations.

Les hausses des niveaux d'eau ont des répercussions directes sur les communautés locales. Les agriculteurs, en particulier, sont confrontés à des défis majeurs pour protéger leurs cultures contre les inondations. De plus, les infrastructures de transport, telles que les routes et les ponts, peuvent être gravement endommagées, entravant les déplacements et le commerce local. Les résidents des zones à risque doivent également faire face à des menaces accrues pour leur sécurité et leurs biens.

Les observations récentes soulignent l'urgence de renforcer les capacités en matière de gestion de l'eau et de protection contre les inondations. Les experts plaident pour des investissements accrus dans les infrastructures hydriques, y compris la construction de nouveaux barrages, l'amélioration des systèmes de drainage et la mise en place de programmes de maintenance réguliers. La modernisation des infrastructures existantes est cruciale pour garantir la sécurité et la résilience des communautés face aux défis climatiques croissants.

Le Groupe de travail pluridisciplinaire appelle à une action concertée pour faire face à ces défis. La collaboration entre les différentes structures de l'État, les communautés locales et les partenaires internationaux est essentielle pour développer des solutions durables et efficaces. L'adoption de nouvelles technologies et de meilleures pratiques de gestion de l'eau peut jouer un rôle clé dans la réduction des risques et l'amélioration de la résilience.

Les récentes hausses des niveaux d'eau dans le bassin du fleuve Sénégal révèlent des défis majeurs pour l'infrastructure hydrique du pays. Il est crucial d'investir dans des systèmes de gestion de l'eau robustes et de moderniser les infrastructures existantes pour protéger les communautés locales et garantir un approvisionnement en eau fiable. La réponse à ces défis nécessitera des efforts concertés et une coopération étroite entre tous les acteurs concernés.

Par Bassirou FALL / Urbasen