Edito - COP 27 : Que l’espoir reprenne le dessus !

Edito - COP 27 : Que l’espoir reprenne le dessus !

La Cop 27 est-elle une COP de plus ? Partout dans le monde, on assiste à des températures extrêmes, notamment en ce qui concerne la chaleur qui fait suffoquer la terre et ses habitants. Rien que sur le réchauffement climatique, en tout cas, même les climatosceptiques en perdent leurs théories.  Entre fonte des glaciers, feux de forêt, inondations, pollution de l’air, partout dans le monde, du Nigéria au Pakistan, de l’Italie à la Californie, les catastrophes climatiques qui menacent l’existence du vivant, se répètent à un rythme jamais vu.

 

Si rien n’est fait, avertissent les scientifiques, le monde court inévitablement à sa disparition « avant l’heure ».

Comment conjurer cette nemesis que l’Homme mérite, par ailleurs ? Organiser des raouts comme celui qui se tient à Charm el-Cheikh, du 6 au 18 novembre 2022 ?

Cette Vingt-septième Conférence des Parties à la station balnéaire égyptienne en bord de Mer rouge, sera-t-elle un rendez-vous manqué pour tout au moins contenir sous la barre des 2°C le réchauffement, comme acté par l’Accord de Paris, en 2015 ?

 

Pas cassandre pour un sou, l’actualité récente et notre irresponsabilité d’Homme, qui se croit toujours « maître et possesseur de la nature », ne poussent pas à penser autrement.

 

En Afrique, où se tient cette 27e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, les conséquences sont dramatiques.

 

Les 120 chefs d’Etat et de gouvernement qui débutent à partir de ce lundi leur sommet, en sont conscients. Parviendront-ils à convaincre de leur réelle volonté politique les délégués, africains notamment et tous ceux qui militent pour la justice climatique.

 

Avec d’étendues terres agricoles inondées ou gagnées par la sécheresse, accroissant, la pauvreté, le manque d’accès à l’eau, la migration, les conflits communautaires, etc., le continent continue à payer les pots qu’elle n’a pas cassés. Moins pollueur (3% d’émissions de gaz effet de serre), il souffre pourtant le plus des conséquences du dérèglement climatique. Pis, les investissements consentis pour faire face sont comme restés à l’état de déclaration.

 

Sur les 53 milliards de dollars en promesse de financement, seuls 11,8 milliards de dollars ont été investis par les donateurs internationaux en Afrique en 2019 et 2020. Encore que, la moitié de cette somme n'a été accordée qu'à titre de prêt.  Le financement vert attendra encore… Et le Sommet sur l’adaptation de l’Afrique, premier du genre, tenu en septembre, à Rotterdam, aux Pays-Bas, ne fera certainement pas bouger les lignes. L’absence des dirigeants des pays industrialisés, plus grands pollueurs de la planète, étaient d’ailleurs aux abonnés absents. Preuve s’il en est que le continent africain gagerait à, d’abord, trouver elle-même des solutions aux défis climatiques qui se posent à lui.

 

Pour ce faire, doit-il se passer d’exploiter ses énergies fossiles, comme veulent lui imposer les nations riches ? Le chercheur sénégalais Adams Tijani n’y va pas par quatre chemins pour qualifier une telle suggestion de « colonialisme climatique », une sorte d’égoïsme qui ne dit pas son nom, puis que les pays développés ont bâti leur développement sur l’exploitation du charbon, du gaz, du pétrole et de toutes sortes de richesses énergétiques partout dans le monde.

 

Le Sénégal et la RDC, par la voix de leur président, ont réaffirmé leur ambition d’exploiter leurs ressources, tout en proposant une solution de mix-énergétique qui allient le fossile et le renouvelable.

Amadou BA