Le bilan critique d'Amadou Ba : Entre promesses non tenues et opportunisme politique
Amadou Ba, ancien Premier ministre sous le régime du président Macky Sall, exprime dans son récent communiqué une profonde consternation face à la tragédie des migrants au large des côtes mauritaniennes, appelant à la création de conditions de vie dignes et d'opportunités économiques pour dissuader l'émigration irrégulière. Cependant, il est crucial d'examiner de manière critique son propre bilan et son action (ou inaction) pendant son mandat de Premier ministre.
Pendant ses années au pouvoir, Amadou Ba n'a pas réussi à mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires pour améliorer significativement les conditions de vie au Sénégal. Les niveaux élevés de chômage, la pauvreté persistante et l'absence d'opportunités économiques viables ont continué de pousser de nombreux jeunes vers des voyages désespérés à la recherche d'un avenir meilleur en Europe. Malgré les discours sur la nécessité de dissuader l'immigration clandestine, les politiques concrètes et les mesures efficaces pour empêcher ces voyages périlleux ont fait défaut sous son leadership.
L'intention derrière les critiques actuelles d'Amadou Ba pourrait être perçue comme opportuniste, cherchant à se positionner comme un défenseur des droits des migrants et un critique des politiques actuelles. Cependant, cette critique soulève des questions légitimes sur la sincérité de ses motivations et l'efficacité de ses propositions, étant donné son passé au sein du gouvernement où il aurait pu agir de manière plus proactive pour résoudre les causes profondes de l'émigration irrégulière.
En conclusion, bien que les sentiments exprimés par Amadou Ba à l'égard de la tragédie des migrants soient compréhensibles et méritoires, il est crucial de considérer son rôle passé et d'évaluer ses critiques à la lumière de ses actions antérieures. La crédibilité de ses appels à l'action pour un Sénégal prospère et sécurisé dépendra de la cohérence entre ses paroles actuelles et ses actions passées en tant que décideur politique clé.
Par Ndiaye DIOP/Urbasen
