Inondations dans le Dandé Mayo sud : urgence humanitaire et défis logistiques dans le département de Kanel

Inondations dans le Dandé Mayo sud : urgence humanitaire et défis logistiques dans le département de Kanel

Les inondations causées par la montée des eaux du fleuve Sénégal continuent de ravager plusieurs villages du Dandé Mayo sud, dans le département de Kanel, région nord du Sénégal. Si les dégâts matériels sont alarmants, ce sont surtout les conditions de vie des populations déplacées qui soulèvent des inquiétudes majeures, appelant à une mobilisation humanitaire et logistique urgente.

D’après Abdoul Aziz Mbodj, adjoint au préfet de Kanel, la situation est critique pour une dizaine de villages touchés, notamment Lobaly, Padalal, Balel, Gouriki Coliabé, Thiempeng, Gourel Dara et Waoundé. En tout, 90 maisons ont été englouties par les eaux, laissant des centaines de personnes sans abri. Ces familles, déjà vulnérables, se trouvent désormais dans une situation de précarité extrême, dépendant de l'aide de proches ou des structures d'accueil d’urgence.

L’un des impacts les plus dévastateurs de cette catastrophe reste la destruction des périmètres agricoles. Au total, 22 parcelles couvrant environ 169 hectares ont été inondées, mettant en péril la sécurité alimentaire locale. Dans cette région où l’agriculture constitue la principale source de revenus, ces pertes représentent une véritable menace pour l'économie des familles touchées et la stabilité alimentaire de la zone.

En plus des habitations et des terres agricoles, l'infrastructure routière a également été gravement affectée. Le pont de Balel, point d’accès clé pour les transports dans la zone, a été temporairement rendu impraticable. Les autorités locales, soucieuses d’éviter un drame supplémentaire, ont pris la décision de fermer l’accès aux camions gros porteurs pour des raisons de sécurité. Cette décision complique davantage l’acheminement de l’aide humanitaire et des matériaux nécessaires pour renforcer les digues et protéger les zones restantes.

Les autorités locales, bien que réactives, peinent à contenir l’ampleur de la catastrophe. À Thiempeng, des sacs de sable ont été distribués pour tenter de sécuriser les périmètres agricoles, mais cela reste insuffisant. L’adjoint au préfet de Kanel a lancé un appel pressant à la hiérarchie gouvernementale pour un soutien plus robuste. "Nous avons besoin d'une intervention nationale pour éviter que la situation ne s'aggrave davantage", a-t-il déclaré.

Face à l'inaccessibilité de certaines zones et à la destruction massive des habitations, un nombre croissant de familles se retrouvent déplacées. Certains habitants ont trouvé refuge dans des villages voisins ou dans les écoles de Hamady Hounaré, mais les conditions de vie demeurent extrêmement précaires, avec un accès limité à l’eau potable, aux soins de santé et aux denrées alimentaires.

Alors que les inondations persistent, la priorité est désormais de prévenir une crise humanitaire à grande échelle. Une coordination efficace entre les autorités locales, les agences humanitaires et les communautés locales sera cruciale dans les semaines à venir pour protéger les populations affectées et rétablir un semblant de normalité dans la région.

La situation dans le Dandé Mayo sud illustre la fragilité des communautés rurales face aux aléas climatiques et l’importance d’une meilleure planification des infrastructures et des dispositifs de secours. Alors que les eaux continuent de monter, l’urgence d’une réponse nationale, voire internationale, devient évidente. Les familles, déjà éprouvées par la perte de leurs biens et moyens de subsistance, ont plus que jamais besoin de solidarité et de soutien.

Ce drame met en lumière non seulement la nécessité d’une intervention immédiate, mais aussi l'importance d'une réflexion à long terme sur les mécanismes de prévention des catastrophes naturelles dans les régions à risque.

Par Bassirou FALL/Urbasen