FUITE DE GAZ DU NORD STREAM : Une analyse du PNUE alerte sur l’ampleur de l’événement

Dans une publication sur son site officiel, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) informe avoir réalisé une analyse sur l'ampleur des fuites de méthane suite à l'incident intervenu sur les gazoducs Nord Stream, en mer Baltique, en septembre dernier.

FUITE DE GAZ DU NORD STREAM : Une analyse du  PNUE alerte sur l’ampleur de l’événement

Ainsi, l’organisme onusien informe que l'analyse, produite par l'Observatoire international des émissions de méthane (IMEO) du PNUE qui est une initiative qui encourage l'action sur le méthane, « estime que la fourchette plausible des émissions totales de méthane fuyant au cours de l'incident est de 75 à 230 kt.»

Dans ce document, le PNUE soutient avoir  synthétisé les estimations de la fuite du Nord Stream produites par plusieurs organismes de recherche qui ont été ensuite « intégrées aux seules mesures in situ réalisées par le Centre aérospatial allemand (DLR), à la demande de l'IMEO.»

Cette analyse, poursuit-il, contribue à combler le manque de connaissances sur l'importance des émissions de méthane et sur les lieux où elles sont émises sur la planète. Elle réduit également l'incertitude liée à cette fuite de méthane.

"Cette analyse montre qu'il est important de considérer des méthodes d'observation et d'estimation complémentaires pour caractériser les émissions de méthane. C'était essentiel pour évaluer la quantité de méthane émise lors de la fuite du Nord Stream", a déclaré le Dr Andrea Hinwood, scientifique en chef au PNUE.

 "Le travail de l'IMEO montre que l'utilisation de différents outils d'observation et d'estimation est essentielle pour permettre l'évaluation de l'ampleur des émissions, une première étape vers la  des actions visant à réduire les émissions de méthane."

Le PNUE informe par ailleurs que pour évaluer la fuite du Nord Stream, les scientifiques de l'IMEO ont utilisé diverses sources de données, telles que des mesures sur tour (par exemple, des données recueillies et post-traitées après application de diverses méthodes d'intégration des données atmosphériques), des estimations par satellite, des mesures aériennes et des calculs d'ingénierie.

Selon l'analyse du PNUE, il est également important de mettre la fuite du Nord Stream « en perspective ».  « La quantité de méthane qui s'échappe représente moins de 0,1 % du total des émissions annuelles de méthane d'origine humaine. Elle équivaut également aux émissions de méthane que l'industrie pétrolière et gazière rejette en une seule journée, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) », indique l’agence onusienne.

« Bien qu'énorme pour un événement unique, l'incident du Nord Stream est une goutte d'eau dans l'océan par rapport à la quantité de méthane libérée au niveau mondial », déclare Manfredi Caltagirone, chef de l'IMEO. « Cela nous rappelle qu'il n'a jamais été aussi urgent de réduire le méthane maintenant, si nous voulons lutter contre le changement climatique à court terme. »

Le méthane joue un rôle important dans la lutte contre le changement climatique. Les émissions de ce puissant gaz à effet de serre n'ont jamais été aussi élevées depuis les années 1980. Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat préconise de réduire les émissions de méthane d'au moins 30 % d'ici à 2030 afin de maintenir la limite de température de 1,5 °C à portée de main.

Par Ibrahima MINTHE