ALIMENTATION : les dirigeants africains approuvent les conclusions du Sommet Dakar 2

A l’occasion du 36ème somment de l’Union africaine, les dirigeants ont déclaré soutenir les conclusions du Sommet sur l’alimentation organisé par la Banque africaine de développement et appellent à les mettre en œuvre d’urgence. Ils exhortent également la communauté internationale à apporter son soutien à l’accomplissement du plein potentiel agricole du continent.

ALIMENTATION : les dirigeants africains approuvent les conclusions du Sommet Dakar 2

Les chefs d’État et de gouvernements africains ont approuvé les conclusions du récent Sommet Dakar 2 sur la souveraineté alimentaire et la résilience, organisé en janvier par le Groupe de la Banque africaine de développement et le gouvernement du Sénégal, appelant à un soutien mondial pour sa mise en œuvre immédiate.

Dans une résolution lue à la clôture du 36e sommet de l’Union africaine, dimanche, dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, ils ont qualifié le Sommet Dakar 2 sur l’alimentation « d’important » et « d’opportun », pour faire face à la hausse des prix des denrées alimentaires, aux perturbations de l’approvisionnement alimentaire mondial et à l’aggravation de l’insécurité alimentaire en Afrique.

En moins d’un mois, le Sommet Dakar 2 sur l’alimentation a mobilisé plus de 36 milliards de dollars d’investissements pour stimuler la production alimentaire et agricole en Afrique. La Banque africaine de développement est en tête des engagements, avec 10 milliards de dollars.

Mais également d’autres engagements comme celui de la Banque islamique de développement, qui s’engage à fournir 7 milliards de dollars, le Fonds international pour le développement agricole (FIDA) : 3 milliards de dollars l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) : 5 milliards de dollars l’Union européenne : 4 milliards de dollars, la Banque ouest-africaine de développement : 1 milliard de dollars et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique : 2 milliards de dollars.

« Les Pactes nationaux de fourniture de denrées alimentaires et de produits agricoles élaborés lors du Sommet de Dakar 2 expriment la vision, les défis et les opportunités en matière de productivité agricole, d’infrastructures, de transformation, de valeur ajoutée, de marchés et de financement qui contribueront à accélérer la mise en œuvre du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique de l’Union africaine, », ont déclaré les dirigeants présents.

Le président des Comores, à la tête de l’Ua,  a également plaidé pour qu’une place particulière dans l’agriculture soit accordée aux jeunes, « qui ont un grand potentiel et permettront à nos pays de sortir de la pauvreté, de la famine, de la malnutrition et de la dépendance ».

« Il est en effet capital de former et d’occuper ces jeunes, afin d’éviter qu’ils ne deviennent les otages des extrémistes de tous bords, qui menacent la paix et la stabilité de nos pays, avec leurs actes terroristes », a déclaré M. Assoumani.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a appelé l’Union africaine et les partenaires au développement à soutenir la Déclaration de Dakar 2023 sur la souveraineté alimentaire et la résilience afin de libérer le plein potentiel de l’Afrique en matière d’agriculture.

« La déclaration a reconnu à juste titre que le continent s’est réveillé et qu’il est temps que l’Afrique se nourrisse par elle-même et qu’elle libère pleinement son potentiel agricole pour nourrir la planète », a déclaré M. Ahmed.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a souligné dans son allocution d’ouverture que « le temps de la parole est ici fini. Il a appelé à privilégier « la solidarité intra-africaine et à la mise en place rapide d'institutions financières africaines », qu'il a qualifiées de « voie du salut »

Dans la déclaration faite à l’issue du sommet de l’UA, celle-ci fait observer qu’en dépit du fait que l’Afrique possède 65 % des terres arables encore disponibles sur terre, un tiers des 828 millions de personnes souffrant de la faim dans le monde vivent sur le continent. L’Afrique continue de connaître une grave insécurité alimentaire.

L’Union africaine souligne que l’Afrique peut produire assez de nourriture pour se nourrir elle-même et contribuer à nourrir le reste de la planète. Elle s’est ralliée à la position de la Banque africaine de développement, selon laquelle atteindre et maintenir la souveraineté alimentaire passent par la fourniture à grande échelle de technologies agricoles aux agriculteurs, ainsi que par l’augmentation de la production alimentaire et des investissements dans les systèmes agricoles et alimentaires, des prérequis pour y parvenir.

Les dirigeants africains ont également pesé de tout leur poids pour que soient renforcées les initiatives continentales à fort impact, comme les Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine de la Banque africaine de développement et d’autres programmes à succès, nationaux et déployés par des partenaires.

Les dirigeants ont appelé la Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement à assurer le suivi, avec les différents partenaires au développement, pour finaliser leur soutien financier prévu, en complément des 30 milliards de dollars de financements annoncés lors du Sommet Dakar 2. Il sera rendu compte de l’investissement global des partenaires au développement, lors de la prochaine session ordinaire de l’Assemblée, en 2024.

Par Ibrahima MINTHE