Orpaillage non-réglementé : Un fléau environnemental qui appelle à l’engagement communautaire

Orpaillage non-réglementé : Un fléau environnemental qui appelle à l’engagement communautaire

Lors d'un atelier technique à Saly, Amadou Lamine Ndiaye, secrétaire général de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), a lancé un appel urgent à une mobilisation communautaire pour combattre les effets dévastateurs de l’orpaillage non-réglementé dans le bassin de la Falémé.

L’orpaillage non-réglementé a atteint des niveaux critiques, transformant les méthodes traditionnelles en pratiques modernes utilisant des machines lourdes et des produits chimiques toxiques tels que le mercure et le cyanure. "Ces substances contaminent le bassin de la Falémé, empoisonnant la faune et la flore aquatiques et menaçant la santé des populations riveraines," a averti M. Ndiaye.

Amadou Lamine Ndiaye a souligné l'importance de l'implication des communautés locales dans la lutte contre ce fléau. "La mise en œuvre des plans d’action pour réduire l’impact de l’orpaillage nécessite une action concertée impliquant non seulement les autorités locales et nationales, mais aussi les communautés locales, les entreprises minières, les orpailleurs, la presse et la société civile," a-t-il déclaré.

Le Haut-commissariat de l’OMVS, avec l’appui de l’Agence Française de Développement (AFD), a réalisé une étude exhaustive sur l'impact de l’orpaillage dans la Falémé. "Ce document, validé en octobre 2023 à Bamako, propose un ensemble de plans d'action concrets," a révélé M. Ndiaye. Ces plans d'action incluent des mesures de régulation plus strictes, la promotion de techniques d’extraction respectueuses de l'environnement et des programmes de sensibilisation communautaire.

Les leaders communautaires sont appelés à jouer un rôle central dans ce combat. En sensibilisant les populations aux dangers de l’orpaillage non-réglementé et en encourageant des pratiques durables, ils peuvent contribuer significativement à la protection de l'environnement et à la préservation des ressources naturelles. "Il est crucial que les leaders locaux prennent part activement à cette lutte pour un avenir durable," a insisté M. Ndiaye.

La société civile, y compris les ONG, les groupes environnementaux et les médias, a également un rôle crucial à jouer. En amplifiant la sensibilisation et en faisant pression sur les autorités pour une régulation plus efficace, ces acteurs peuvent aider à protéger les écosystèmes fragiles de la Falémé.

Les mesures proposées dans le cadre de l’étude incluent la restauration des zones dégradées, le reboisement, et le développement de projets économiques alternatifs pour les orpailleurs. "Ces initiatives visent non seulement à réduire les impacts environnementaux, mais aussi à offrir des moyens de subsistance durables aux populations locales," a conclu M. Ndiaye.

En somme, la lutte contre l’orpaillage non-réglementé dans le bassin de la Falémé ne peut être menée avec succès sans l’engagement et la collaboration de toutes les parties prenantes, en particulier les communautés locales. Leur participation active est essentielle pour protéger les écosystèmes et améliorer les conditions de vie des populations riveraines.

Par Bassirou FALL/Urbasen