Sénégal : les prix du carburant et de l’électricité s’envolent
Au Sénégal, une hausse de 100 FCFA est appliquée en ce début d’année sur les prix de l’essence et du gasoil. L’électricité n’est pas aussi épargnée.
Les Sénégalais doivent serrer davantage la ceinture. Alors que le pays et plus généralement l’Afrique se trouvent en situation de post-pandémie, les poches des ménages sont plus que jamais éprouvées. Chaque citoyen peste contre la vie chère que les régimes attribuent aujourd’hui à la guerre en Ukraine, expliquant que ce pays et l’envahisseur russe sont les principaux pourvoyeurs de certaines denrées de première nécessité (hydrocarbures, alimentation, …).
Dans ces circonstances, le régime du président Macky Sall affirme avoir accepté de supporter une partie de la facture depuis plusieurs mois. Mais face à « la persistance de la crise internationale », il a décidé de prendre l’option de « réduire la subvention » sur les prix de l’électricité, du gasoil et de l’essence. Cette mesure occasionne une augmentation de 100 FCFA sur le litre du gasoil et du supercarburant. Il coûte désormais 755 et 990 FCFA respectivement.
« Le gouvernement a décidé de procéder à une réduction de cette subvention pour l’orienter vers les couches les plus vulnérables, donner de l’électricité aux localités qui n’en ont pas et investir dans d’autres secteurs ; car les consommateurs les plus nantis vont les soutenir. Cette réduction de la subvention nécessitera inéluctablement un réajustement sur certaines catégories d’usagers d’électricité, de gasoil et de supercarburant », explique le ministère du Pétrole et des Energies dans un communiqué reçu samedi à Urbasen.
Exemptions et subventions
« Pour l’électricité, il faut noter qu’il y’a des clients domestiques et professionnels, les factures sont faites en fonction de trois tensions : la Basse, la Moyenne et la Haute Tension. La grande majorité des clients sont dans la Basse tension, un ciblage a été fait en sortant la clientèle la plus vulnérable dont la consommation ne dépasse pas 150 KWh, c’est-à-dire la première tranche de consommation des clients domestiques petite puissance, soit 1.159.146 clients », représentant 48% de l’effectif total des clients de la Société nationale d’électricité (Senelec), détaille le gouvernement avant de préciser que la mesure prend effet entre le 1er et le 8 janvier 2023 suivant les profils des clients.
Alors que le Sénégal « dépense en équivalent plus de 4% de son Produit intérieur brut (PIB) » dans les subventions de l’électricité et des produits pétro-gaziers, l’Etat a « exempté » en revanche de cette augmentation « l’essence pirogue (subventionnée à hauteur de 34%) et le gaz butane (subventionné à hauteur de 55%) ». Cette mesure s’impose parce que « l’essence est un produit très utilisé dans le secteur de la pêche, vital pour l’économie sénégalaise et principale source de revenus d’une large frange de la population », argumentent les responsables du ministère.
C’est dans ce cadre que le gouvernement sénégalais tente de faire comprendre également qu’ « une hausse du prix du gaz butane risquerait de pousser de nombreux ménages, notamment en milieu rural, à le délaisser pour se tourner vers le charbon de bois, avec des conséquences très négatives en termes de développement durable ». Néanmoins, il promet « de mieux ajuster la subvention vers les foyers vulnérables et de financer des projets à fort impact social ».
Par Barou Diop