MBOUR-ENVIRONNEMENT : Les jeunes s'insurgent contre l’agression du poumon vert de Saly

Le collectif pour la sauvegarde de la forêt de Saly a manifesté, ce lundi, à l’entrée de la localité, à côté du musée, pour dénoncer « l’agression » que subit le poumon vert de Saly Portudal.

MBOUR-ENVIRONNEMENT : Les jeunes s'insurgent contre l’agression du poumon vert de Saly

Dans un communiqué diffusé vendredi passé, ils avaient annoncé qu'ils allaient se battre jusqu'à « leur dernier souffle » pour ce qui leur reste comme espace vert.  Ce lundi, le Collectif pour la sauvegarde de la forêt de Saly a manifesté pour dénoncer ce qu’il qualifie de « crime environnemental » et  «foncier».

Composé essentiellement de jeunes, ils ont brûlé des pneus et marché parce qu’il « Il y a des personnes ou des institutions avec des desseins inavoués qui sont en train de vandaliser leurs terres», soutient Abdoul Diop, coordonnateur dudit mouvement. « Nous sommes restés passifs trop longtemps, poursuit-il. Et aujourd’hui, toute la population a dit non : nous ne laisserons personne s’accaparer de nos terres, voler nos ressources et aller dormir chez eux.»

Dans le communiqué paru ce 30 décembre, le collectif faisait déjà savoir que le poumon vert de la commune de Saly-Portudal est«lacéré », «découpé», « déchiqueté», et «servi à des personnes qui n’ont que faire du bien-être ou du devenir des ressortissants de ce terroir.»

 La forêt dont la protection a mobilisé ces jeunes est la bande de terre qui fait face à la banque CBAO de Saly (Les Hectares). Actuellement, à en croire Abdoul Diop, «il n’en reste que 8,5 hectares».

Leurs cibles sont des institutions, qui, de « près ou de loin”, “liées à cette affaire, ne seront pas épargnées », soutient Abdoul Diop. Il poursuit : « Nous détenons la liste exhaustive des attributaires, et le moment venu nous les citerons. Et lorsqu’ils verront toute la jeunesse de Saly debout, leur fibre patriotique en appellera à leur raison gardée pour qu’ils arrêtent immédiatement les constructions et les coupes d’arbre sur ces terrains. Nous n’allons pas accepter que des gens qui sont dans d’autres régions confisquent l’avenir des fils de Saly.»

La Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal(SAPCO), fait partie des accusés du collectif. La société, d'après le coordinateur du collectif, devait aménager la petite côte et promouvoir le tourisme dans cette station balnéaire. Mais « après avoir échoué lamentablement à sa mission est en train de déménager et de semer un désordre écologique sans précédent à Saly », lit-on, par ailleurs, dans leur communiqué.

En outre, le coordonnateur soutient qu’ils détiennent tous les documents qui prouvent à « suffisance les détournements de terre qui s’opèrent ici à Saly». Et de se demander, par ailleurs, « comment une personne qui déclare ouvrir un réceptif hôtelier, restaurant ou une autre activité connexe au tourisme, viendrait morceler les terres à des fins d’habitation.”

A rappeler également que dans le communiqué du collectif paru vendredi dernier, leur plateforme revendicative s’articule, entre autres, autour des points qui suivent : Arrêt immédiat avec notification par voie écrite et/ou de presse de l’ensemble des travaux sur la zone faisant objet de litige, la notification par voie écrite et/ou de presse des opérations de coupe travaux sur la zone faisant objet de litige, la transformation l’espace en forêt classée ou protégée…

Par Ibrahima MINTHE