Repenser l’aménagement du territoire au Sénégal

Repenser l’aménagement du territoire au Sénégal

Repenser l’aménagement du territoire au Sénégal

La croissance démographique, le changement climatique, les mobilités, la gouvernance : autant de domaines où il est impératif d’agir d’une manière intelligible et raisonnée afin de faire face aux défis de la ville de demain. Dans un contexte de métropolisation marqué par une « mobilité généralisée », d’indétermination des limites urbaines, et d’ambition affichée des grandes villes d’accroître leur attractivité et leur compétitivité et de devenir des « villes de classe mondiale », l’objectif consistant à doter Dakar d’un statut spécial, avancé par la présidente du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) Aminata Mbengue Ndiaye, relève-t-il réellement d’une stratégie pertinente et efficiente ?

Une vue aérienne prise le 17 octobre 2018 montre des bâtiments résidentiels sur un site de construction pour le projet de ville nouvelle à Diamniadio, à 40 kms dans la banlieue de Dakar. Emilie Iob/AFP

L’État et les collectivités ne sont d’accord que sur leur désaccord

Les différends politiques voire politiciens entre l’État et la Ville de Dakar – et, plus largement, les collectivités locales – ne datent pas d’hier. À titre d’exemple, rappelons qu’en octobre 2015, « arguant de la situation insoutenable d’insalubrité dans la capitale, l’État, en contradiction avec les textes qui accordent la compétence de ce service à la Ville et à la commune (art. 170/305 CGCL), soustrait par décret « la gestion des déchets et la lutte contre l’insalubrité » à l’Entente CADAK-CAR (Communauté d’agglomération de Dakar – Communauté d’agglomération de Rufisque), présidée par le maire de Dakar, pour la confier à l’Unité de coordination et de la gestion des déchets solides (UCG), suscitant un nouveau conflit avec les autorités de la Ville ».

La même année, le gouvernement n’a pas approuvé l’emprunt obligataire contracté par la Ville de Dakar pour la construction du nouveau centre commercial Félix Eboué dans la commune du Plateau. Si des « objections techniques » avaient été avancées à l’époque par le ministère des Finances, il n’en reste pas moins que la recrudescence de ce type de conflits par la suite rend perplexe l’observateur averti.

Plus récemment, le feuilleton judiciaire sur l’affaire de la caisse d’avance ayant opposé pratiquement les mêmes protagonistes (État-Ville) s’est conclu par une grâce présidentielle accordée à l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall.