Sénégal : Une décade de pluies abondantes mais des zones restent en proie à la sécheresse

Sénégal : Une décade de pluies abondantes mais des zones restent en proie à la sécheresse

Le dernier bulletin décadaire agrométéorologique du Groupe de travail pluridisciplinaire (GTP) révèle une situation pluviométrique contrastée au Sénégal. Alors que les parties nord, centre-ouest et sud-ouest du pays ont bénéficié de précipitations excédentaires entre le 1er et le 10 juillet, plusieurs régions demeurent touchées par un déficit alarmant.

Selon le rapport, presque toute l'étendue du territoire a connu des épisodes pluvieux significatifs au cours de cette première décade de juillet. Ce phénomène a contribué à des niveaux de pluviométrie excédentaires, particulièrement bénéfiques pour l'agriculture et l'élevage dans les zones concernées. Les agriculteurs des régions excédentaires ont accueilli ces pluies avec optimisme, anticipant une saison agricole prometteuse.

Cependant, cette situation n'est pas homogène à travers le pays. Le bulletin signale que Bakel, Goudiry, Koungheul, Nioro, Thiès, Bambey et Diourbel souffrent toujours de déficits pluviométriques. Ces zones n'ont pas reçu assez de pluie pour répondre aux besoins agricoles et de subsistance, mettant en péril les cultures et le bétail.

Les agriculteurs de ces régions expriment leurs préoccupations face à cette irrégularité des précipitations. “Nous espérions que les pluies de juillet apporteraient un soulagement, mais nos champs restent secs et nos récoltes sont menacées”, a déclaré un agriculteur de la région de Diourbel.

Le bulletin fournit des chiffres illustrant ces contrastes : le cumul saisonnier des précipitations varie de manière spectaculaire, allant de seulement 2.2 mm à Kébémer à un impressionnant 359.9 mm au Cap Skirring. Ces disparités mettent en lumière les défis auxquels le Sénégal est confronté en matière de gestion des ressources en eau et de résilience agricole face au changement climatique.

Le Groupe de travail pluridisciplinaire, composé de diverses structures étatiques dont l'Agence nationale de l'aviation civile et de la météorologie (ANACIM), le Centre de suivi écologique et le Commissariat à la sécurité alimentaire, joue un rôle crucial dans l'analyse et la diffusion des données météorologiques et agrométéorologiques. Leur bulletin décennal est une ressource précieuse pour les décideurs, les agriculteurs et les éleveurs, fournissant des informations essentielles pour planifier et adapter les activités agricoles.

Alors que certaines régions se réjouissent des précipitations récentes, l'inquiétude demeure pour les zones déficitaires. Les autorités sont appelées à intensifier les efforts pour atténuer les impacts de la sécheresse et soutenir les agriculteurs touchés. Des mesures telles que la mise en place de systèmes d'irrigation et l'amélioration de la gestion des ressources en eau pourraient être cruciales pour renforcer la résilience des communautés rurales.

Bien que les récentes pluies aient apporté de l'espoir à certaines parties du Sénégal, la disparité des précipitations souligne la nécessité d'une vigilance continue et d'une action concertée pour assurer la sécurité alimentaire et le développement durable à travers le pays.

Par Mbeurgou FALL/Urbasen