HAUSSE ANNONCÉE DU PRIX DU TRANSPORT PAR AFTU : les nouveaux tarifs déjà appliqué par certaines lignes

Dans un communiqué publié dimanche, l'Association de Financement des Transports urbains de Dakar (AFTU) annonçait un réajustement du prix des transports urbains pour toutes les sections. La mesure devrait être effective à partir de ce 16 janvier. L’application n’est pas encore généralisée pour diverses raisons.

HAUSSE ANNONCÉE DU PRIX DU TRANSPORT PAR AFTU : les nouveaux tarifs déjà appliqué par certaines lignes

Ousmane est receveur de bus de transport urbain appelé (TATA). Au rond-point Sam, il est assis à quelques jets du véhicule pendant que les passagers y entrent par intermittence. A la question de savoir s’il a commencé à appliquer l’augmentation sur les tarifs, le receveur de la ligne 31 informe qu'au moment d'entamer le service, hier matin, il a reçu une instruction sur le réajustement des prix.

Mais l'application de ces mesures n'a pas fait l'objet d'une continuité, nous a fait savoir le receveur. « On a commencé à l'appliquer le matin, mais cela a provoqué des d'incompréhensions. Beaucoup d’usagers s'en sont pris à nous, et du coup, nous sommes revenus au tarif initial », a raconté le jeune homme.

La ligne 31 quitte le rond-point Sam à destination de Pikine. Du lieu de départ jusqu’à l’arrivée, il y avait 5 sections dont les prix varient entre 100F et 300F, explique Ousmane. Mais lorsque augmentation sera en vigueur, il y’ aura 2 sections de plus, ce qui portera le nombre à 7 et les prix de 150 F à 400F.

Près du marché mercredi, situé sur le boulevard Gueule Tapée, se trouve l’arrêt de la ligne  Tata 62. Son  terminus se trouve également à Pikine. Le chauffeur d’un des bus, assis sur un banc attend son tour pour un trajet vers la banlieue. Mor, un nom d’emprunt, fait savoir qu’il a entendu parler d’une augmentions du prix des transports, mais en ce qui concerne l’application, le conducteur de la ligne 62 informe que  son receveur ne l’a pas appliquée. « Parce que, dit-il, nous n’avons pas reçu d’instructions venant de la hiérarchie. »

Un des receveurs de la ligne 28, à la gare routière de Petersen, soutient qu’elle a reçu des instructions pour appliquer la mesure, « mais cela n’a pu être possible aujourd’hui, parce que la machine automatique qui génère le ticket n’est préparée à vendre des tickets en fonctions des nouvelles sections. Mais ma hiérarchie m’a quand même remis deux documents : l’un, le communiqué relatif à l’augmentation, l'autre concernant les nouveaux tarifs », explique-t-elle, montrant une feuille qui contient un tableau avec prix des sections. Le document contient six sections aller et retour. Les prix sont entre 100F et 350F.

« J'ai payé plus que d’habitude »

À côté du vehicule, Cheikhna Ndiaye est dans une file d’attente devant la   ligne 2. Il nous confie avoir payé ce matin 300F au lieu de 200F pour un trajet. Comment avait-il réagi face à l'augmentation ? « C’est légitime ! », dit le monsieur à la quarantaine d’un ton sec. « C'est l'État qui doit revenir sur sa décision, en annulant ces augmentations sur le prix du carburant, ou bien de continuer à le subventionner correctement », ajoute-t-il.

  La ligne 38, elle, prend son départ au rond-point Sam et a pour terminus Golf sud. À l'intérieur, Astou, une étudiante, est assise, ses AirPods dans ses oreilles en train d'écouter de la musique. La jeune fille au regard avenant informe qu'elle a payé plus qu'à son habitude, lorsqu'elle quittait ce matin chez elle, à Derklé, pour le Centre de formation de Maurice de la Fosse. « J'ai payé 300 F au lieu de 200 F. Et je ne pouvais pas faire autrement, puisque j'étais dans le besoin impératif de me déplacer. En plus, j'avais appris l'information bien avant", dit-elle.

Des receveurs confient appliquer ces ses augmentations à contrecœur.  Ousmane, le receveur du bus 31, avoue comprendre les usagers qui s’opposent à l’augmentation. À son avis, c’est l’État qui doit régler cette affaire « de la plus belle des manières », afin que « nous transporteurs puissions être en bonne entente avec les clients. Les bus "TATA" sont le moyen de transport préféré de beaucoup de Dakarois. Certains sentent même l’obligation de les prendre parce que c’est ce qui les arrange. Mais s’ils se trouvent dans une situation d'augmentation des tarifs, ce sera une galère pour eux », soutient le receveur compatissant.

Par Ibrahima MINTHE